mercredi 17 février 2010

→ LA PRINCESSE ET LA GRENOUILLE

Avant de parler de ce merveilleux nouveau Disney, j’ai envie de dire deux-trois mots sur ma façon de concevoir lecture et cinéma. J’aimerais vous dire que ce que je veux avant tout, lorsque je lis un livre ou que je vois un film, c’est voyager. Si ce livre ou film me fait réfléchir, tant mieux. Mais ce n’est pas mon objectif premier. Je déteste intellectualiser un bon divertissement. C’est gâcher tout le côté divertissant et donc la raison d’être du livre ou du film.

Cet état d’esprit permet d’être ouvert à toutes les formes d’art, de percevoir une morale dans des dessins animés sans pour autant décoder chaque parole et oublier qu’on fait surtout rêver des enfants, de ressentir la beauté d’un film plus intellectuel, d'apprécier une oeuvre qui ne correspond pas forcément à nos principes … En bref, il s’agit de profiter de chaque détail, d’aimer chaque livre ou film en tant qu’œuvre d’art, de s’émerveiller de tout ! De cette façon, on ne perd jamais une occasion de s’enrichir, et on ne risque pas de tomber dans la froideur du tout intellectuel qui trie brutalement les films intelligents des autres, et qui dénature les contes et la poésie des films et des livres.

Ces derniers jours, j’ai vraiment eu l’impression de retourner en enfance ! Aller voir le nouveau Disney un dimanche soir à 18h, c’est forcément synonyme de moyenne d’âge du public à 7 ans, et de popcorns dispersés partout dans la salle … et j’ai trouvé ça génial !

Le projet de John Lasseter, directeur de l’animation Disney-Pixar et issu de Pixar, est de diviser l’animation en deux : la modernité et l’originalité aux images de synthèse de Pixar, et retour à la tradition pour Disney. Lasseter pense que les enfants ont besoin d’avoir leurs classiques, comme la génération de leurs ainés. Et il a raison ! C’est avec La Princesse et la Grenouille que Disney tente un retour vers le "vrai dessin" animé.

Alors … La Princesse et la Grenouille est il un pari réussi ? Pour ma part, j’affirme que oui, cent fois oui !

Au début du dessin animé, j’ai pensé « Mmm … bon … c’est un dessin animé de base ! ». Tout ça à cause de la copine de Tiana –notre héroïne- qui est une petite pimbêche blonde et pomponnée et qui passe son temps à hurler … oui, j’ai toujours eu horreur des personnages qui crient trop ! Idem pour le « méchant », sorcier vaudou un peu obscur, pas vraiment charismatique et plutôt pitoyable.

Mais quelle importance ? Le reste était ultra sympa ! La Princesse et la Grenouille n’est pas le parfait « classique ». C’est plutôt le classique « version 2010 ». Mais c’est bien normal que le film soit moderne : les choses ont quand même évolué depuis les derniers « vrais » Disneys ! Ainsi, l’héroïne est moderne parce qu’elle n’est pas une princesse qui recherche un prince charmant mais une serveuse dont le maître mot est « Travaille pour obtenir ce que tu veux » et qui rêve d’ouvrir son propre restaurant. En plus, notre « princesse » Tiana est noire … la première princesse noire … oui je sais c’est à peine croyable !

Le prince aussi est moderne : c’est un fainéant qui jette l’argent par les fenêtres, à qui ses parents ont coupé les vivres, play boy qui multiplie les conquêtes et qui fraye avec le vaudou pour devenir plus riche. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il se retrouve transformé en grenouille, et qu’il embrasse Tiana : il est persuadé que c’est une princesse, et que, comme le veut la tradition, un baiser d’elle lui rendra forme humaine. Le hic, c’est que Tiana se retrouve transformée en grenouille … Un dessin animé moderne donc, parce qu’on suit l’aventure de deux grenouilles, mais tellement romantique … et je ne me cache pas, ça m’avait manqué ! Les deux adorables batraciens vont faire du chemin ensemble, et apprendre beaucoup l’un de l’autre … La fin a beau être prévisible, c’est plus que réjouissant !

Enfin, une dernière chose que j’ai littéralement adorée … l’ambiance ! Nous ne sommes pas dans un monde imaginaire ou moyenâgeux, mais à la Nouvelle Orléans dans les années 20-30. Les décors sont splendides, les costumes des personnages super chics, et les chansons ne sont pas 2-3 chansonnettes faciles, mais des airs de jazz et parfois de country hyper entraînants ! On n’a qu’une seule envie c’est de taper dans ses mains (c’est d’ailleurs ce que j’ai failli faire) ! Un petit détour par le bayou, rencontre avec un alligator fan de jazz et un monsieur luciole amoureux d’une étoile … adorable et moderne à la fois !

4 commentaires:

  1. Avec ton billet, tu m'as bien donné envie d'aller le voir, ce Disney !!!

    (by the way, je sais, je n'ai pas encore répondu à ton mail, je suis vraiment désolée... mais je ne t'oublie pas !)

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  2. J'espère que tu aimeras autant que moi !
    Pour le mail, ne t'inquiète pas, je sais que tu es débordée !!

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  3. ça y est je l'ai enfin vu! Pas mal du tout en effet, mais comme toi je suis déçue par le méchant (pas vraiment méchant), et c'est d'habitude le perso du dessin animé qui m'intéresse le plus...enfin, depuis Maléfique dans "La Belle au bois dormant", aucun Disney n'a été capable de nous sortir un vrai méchant qui fousse la frousse et qui ne soit jamais tourné au ridicule!

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  4. J'avoue que de manière générale, je suis fascinée par les personnages sombres et charismatiques (que ce soit dans un Disney ou pas).
    Mais finalement, à part Maléfique (qui ne me fascine même pas), Jafar (qui peut parfois être un méchant crédible, quand il veut), Scar (du roi Lion) et Frollo (pas mal dans le genre méchant, il faut le reconnaître), Disney a tendance à ridiculiser les "méchants".
    Cela dit, notre Vaudou n'est vraiment pas à la hauteur. Sans lui, le dessin animé tient presque toujours debout ... donc sa présence est franchement symbolique ! C'est une maladresse du film, qui est très bon par ailleurs.

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