jeudi 4 février 2010

→ BRIGHT STAR - JANE CAMPION

J'inaugure vraiment mon blog en donnant mon avis sur Bright Star que j'ai vu la semaine dernière.

On se trouve à Londres en 1818. Le film raconte l'histoire d'amour passionné qui lie le poète romantique anglais Keats à la jeune et frivole Fanny Brawne. Le film est réalisé par Jane Campion, réalisatrice de La leçon de Piano et met en scène dans les rôles principaux Abbie Cornish et Ben Whishaw.

Mon avis est assez mitigé. En sortant du film, je me suis dit : "Nous sommes passés à côté d'un chef d'œuvre". Je m'explique. Les images sont superbes, les costumes aussi, même chose pour les décors. Chaque image est un tableau à elle seule, la photographie fait de la poésie à l'image de Keats : chaque souffle de vent, chaque texture de tissu, la couleur de l'herbe et du ciel... fait que chaque image est unique et véhicule une ambiance unique.

On pourrait rester des heures devant chaque image, on entre dans les jardins comme s'ils étaient réels et c'est la même chose pour les intérieurs, tantôt clairs, tantôt sombres, le parquet qui craque, les murs en bois ou les murs blancs... L'esthétique du film est extraordinaire, et lui donne un caractère très poétique (je ne peux pas comparer avec la poésie de Keats elle même, étant donné qu'à part les quelques extraits cités dans le film, je ne connais rien de ses poèmes).

Pourtant, avec tout ça, je ne suis pas rentrée dans l'histoire. Et pendant toute la durée du film, je me suis demandé pourquoi j'étais bien loin d'être touchée par la destinée tragique des deux héros. J'ai mis du temps à trouver, pour finalement aboutir à la conclusion que je n'étais pas du tout convaincue par le jeu des acteurs, en particulier par celui d'Abbie Cornish.

Et je me demande encore qui pouvait bien être Fanny Brawne. Est-elle une jeune femme frivole, comme Mr Brown veut nous le faire croire ? Mais ça ne colle pas avec sa placidité. Ou bien est-elle seulement une fille simple et qui a des plaisirs simples ? Impossible car dans ce cas elle perd toute forme d'excentricité, alors que c'est cette excentricité qui serait la preuve qu'elle est elle aussi un poète à sa façon et "ressent" la poésie de Keats (je veux dire que la couture est sa manière de montrer ce qu'elle ressent, comme Keats avec les mots, ça ne se comprend pas et ne s'explique pas, c'est seulement un ensemble d'impressions, comme de la poésie).

Peut être tout cela est il dû au jeu uniforme d'Abbie Cornish : toujours froide, placide, la même en toute circonstance. Seuls les passages où elle montre sa douleur m'ont paru crédibles, mais par ailleurs je n'ai pas cru un seul instant à l'histoire d'amour. C'est sans doute que je n'ai pas perçu la moindre "alchimie" comme on dit, entre les 2 acteurs.

Ainsi donc, mon avis est mitigé. Mais Bright Star m'a donné la possibilité de découvrir Jane Campion, et il est urgent que je visionne La leçon de piano... et bien sûr Keats. Comme j'ai vu le film en VO, et que je suis loin d'être bilingue, chaque passage de poésie me causait un dilemme : regarder les images et écouter la mélodie de la poésie, ou lire les sous titres pour profiter du texte... Je sens que je vais aller jeter un coup d'œil sur l'œuvre de Keats, dont les quelques extraits entendus dans le film m'ont paru tout simplement beaux.

7 commentaires:

  1. Ce film me tente beaucoup! J'avais raté la sortie ciné ici, mais le dvd vient de sortir ou va l'être bientôt, alors je vais vite me rattraper! Les images ont l'air magnifiques.

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  2. Ah c'est intéressant de lire ton avis aussi (comme quoi, on ressent chacun les choses à sa manière!) Car de mon côté, j'ai été absoluement époustoufflée par Abbie Cornish, mais j'ai été moins convaincue par Ben Whishaw que j'ai trouvé trop uniforme dans l'ensemble.

    Mais comme toi, je n'ai pas perçu l'alchimie entre les deux personnages, je n'ai pas ressenti lorsqu'ils tombaient amoureux...

    Par contre, c'est vers le milieu du film que, je ne sais pourquoi, le film m'a emportée, et je l'ai trouvé esthétiquement magnifique.

    Mais dans l'ensemble, il me manque quelque chose...

    Ne connaissant pas du tout Keats (sauf de nom), j'ai maintenant envie d'aller le lire (et surtout le lire à haute voix !)

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  3. @Maribel : oui, ce film gagne vraiment à être vu. Certes, il n'est pas parfait, mais les images et les costumes sont d'une grande beauté, et l'ambiance est unique en son genre !

    @Artemis : je viens de gagner (par un concours organisé par les Editions Gallimard) le recueil Poèmes et Poésie de Keats. J'ai hâte de le découvrir... même si c'est en français !

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  4. J'ai raté le film mais ton commentaire mitigé me donne quand même envie de le voir car j'adore la poésie et je voudrais découvrir les poètes anglais. Malheureusement peu d'entre eux sont traduits en français et mon anglais ... Dès que le DVD sort, je donnerai mon avis à mon tour.
    Cassandre (je n'ai pas réussi à m'inscrire)
    PS j'aime beaucoup le fond bleu de ton blog, c'est très doux et apaisant.

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  5. Cassandre, si tu aimes la poésie, je pense que tu aimeras ce film. C'est un peu la poésie de Keats transformée en film ! Et merci pour ton compliment... le fond bleu c'était le mieux que je pouvais faire avec ma faible maîtrise de l'informatique !

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  6. Je l'ai vue il y a quelque temps. A la fin du film, quelque chose me gênais mais je ne savais pas quoi, en lisant ta critique j'ai réalisé que c'était totalement ça, il n'y a aucune alchimie entre les deux acteurs, et Abbie Cornish ne m'a pas du tout convaincue (déjà que dans Elisabeth the Golden Age je l'avais trouvé ridicule..)
    C'est bien dommage car comme tu le dis on est passé à côté d'un chef d'œuvre !
    Heureusement qu'il y a la leçon de piano pour se rattraper ;)

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  7. Il faut absolument que je voies, et la Leçon de Piano, et The Golden Age (pour Cate Blanchett aussi !).
    Pour Bright Star, certaines personnes ont été très touchées par le film, c'est extrèmement subjectif !

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