dimanche 11 avril 2010

→ LES SANGLOTS LONGS DES VIOLONS...

Ce soir, j'ai seulement envie de vous faire partager un poème que j'aime beaucoup, et qui m'avait particulièrement touchée à ma première lecture des Poèmes saturniens de Paul Verlaine.

C'est un poème un peu triste, sombre, et mystérieux à la fois. Un tableau nocturne de Paris sous la pluie. J'aime énormément la force avec laquelle une ambiance mi-fantastique, mi-mélancolique s'en dégage. On entendrait presque les pas du poète sur les pavés humides.


Croquis parisien

La lune plaquait ses teintes de zinc
Par angles obtus.
Des bouts de fumée en forme de cinq
Sortaient drus et noirs des hauts toits pointus.

Le ciel était gris. La bise pleurait
Ainsi qu'un basson.
Au loin, un matou frileux et discret
Miaulait d'étrange et grêle façon.

Moi, j'allais, rêvant du divin Platon
Et de Phidias,
Et de Salamine et de Marathon,
Sous l'œil clignotant des bleus becs de gaz.

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