dimanche 6 mai 2012

→ DOCTOR WHO (BBC) - SERIE CREEE PAR SYDNEY NEWMAN ET DONALD WILSON

Je viens de tomber amoureuse de Doctor Who. Enfin du Docteur pour être tout à fait précise. (Et c’est encore la faute de Dune).

Doctor Who est une série difficile à présenter (et je crois bien que beaucoup de mes lecteurs la connaissent déjà !). Mais pour ceux qui ne l’ont pas encore découverte, deux-trois clefs. Doctor Who est une série britannique complètement mythique outre-manche, qui a été créée il y a bien longtemps en 1963. En fait, deux parties pour cette série. La série originale qui s’est achevée en 1989, et la nouvelle série dont je vais vous parler ici, dont la diffusion a commencé en 2005.

La seconde série est la suite de la première, mais il n’est pas nécessaire d’avoir vu l’ancienne pour se lancer. Après, peut-être que ça apporte des éléments de compréhension, ou alors des spoilers de la nouvelle série. N’ayant pas vu l’ancienne, je ne me prononce pas. Actuellement, la 6ème saison est la dernière diffusée, la 7ème étant prévue pour automne 2012. Je viens de finir de visionner la 5ème saison.

Alors, autant le dire tout de suite, il est inutile de se lancer dans Doctor Who si on est allergique à la science-fiction, ou si on déteste Star Wars. Peut-être que je me trompe, et Doctor Who n’est pas Star Wars. Mais si vous avez une sainte horreur des cyborgs et autres aliens aux têtes plus étonnantes ou monstrueuses les unes que les autres, c’est plutôt mal parti.

Doctor Who est la série la plus anglaise que j’aie jamais vue. Parce que les anglais ne sont pas tous des gentlemen et ladies qui boivent du thé à 5 pm in the afternoon. L’Angleterre, c’est aussi des tas d’accents différents, des filles toutes simples trop maquillées qui vivent dans des barres d’immeubles et mangent des frites. L’esprit anglais est un mélange de gravité, de on-ne-se-prend-pas-au-sérieux, et de kitsch. Et j’ai adoré trouvé ça dans Doctor Who, qui m’a paru donner une image beaucoup plus proche de la réalité que tous les period dramas réunis.

Alors, pourquoi faut-il regarder Doctor Who ? (j’ai essayé ici de ne pas trop spoiler les personnes qui seraient intéressées, mais peut-être vaut-il mieux lire en diagonale).

Tout d’abord parce que dans Doctor Who, il y a le Docteur. The Doctor. Et c’est un personnage incroyable. Depuis que j’ai fait sa connaissance, il est devenu un de mes personnages de fiction préférés, toutes catégories confondues. Je suis devenue folle de ce personnage admirable, et totalement unique. C’est un des personnages les plus fascinants et les plus attachants qu’il m’ait jamais été donné de rencontrer.

Le Docteur n’est pas un être humain. Il est le dernier survivant des Seigneurs du temps, dont la planète Gallifrey a été engloutie dans l’ultime guerre du temps contre les Daleks. Il a plus de 900 ans, deux cœurs, utilise un sonic screwdriver (un tournevis sonique), et voyage dans le temps et dans l’espace avec le TARDIS. Le TARDIS est le vaisseau spatial du Docteur, et a la forme d’une police box (en gros une cabine téléphonique utilisée par la police jusque dans les années 50-60 en Grande-Bretagne, pour passer ou recevoir des appels d’urgence, ou temporairement retenir des malfrats ou protéger des quidams). Le TARDIS est devenu LE symbole de Doctor Who, et en plus « it’s bigger on the inside ».

Avec le TARDIS, les possibilités sont infinies. On peut aller partout dans le temps et dans l’espace, découvrir des milliers d’espèces et de civilisations différentes, vivre les grands événements du passé ou du futur, visiter d’innombrables vaisseaux spatiaux ou bien New New New Earth ou encore protéger la Terre des attaques des Daleks ou des Cybermen. Les aventures du Docteur sont toujours nouvelles et excitantes, et j’ai vécu la série comme de longues vacances, comme un souffle nouveau sur notre petit monde étriqué. Après avoir regardé Doctor Who, c’est un peu triste de revenir à la réalité. Mais pendant qu’on regarde, c’est enthousiasmant ! Mais mince, on voyage dans le temps et dans l’espace !

Le Docteur a une intelligence, une curiosité et une vivacité hors du commun. Un humour, un optimisme et une bonté à toute épreuve. Il a toujours la même excitation lorsqu’il découvre de nouvelles planètes, ou qu’il est confronté à un challenge (ou à une situation désespérée, ça lui fait le même effet : il sourit jusqu’aux oreilles) et ne connaît pas l’ennui. Il est un ami incroyable pour tous ses compagnons, et on comprend très bien qu’ils lui fassent autant confiance.

Après, difficile d’en dire plus, parce que le Docteur est profondément complexe. Il y a en lui une bonne part d’ombre. On ne sait pas exactement ce qui a pu se passer pendant la dernière guerre du temps, mais on devine la souffrance qui est la sienne et qui ne le quitte jamais. Il arrive que le Docteur ne maîtrise plus sa colère, ou qu’il n’accepte pas d’être impuissant dans une situation donnée. Ces moments là sont les plus douloureux, parce que ce Docteur n’est pas aussi inébranlable, aussi généreux qu’on le croyait.

La vérité, c’est que le Docteur est toujours rattrapé par la solitude. Le thème de la solitude est récurrent, et difficile je trouve. Parce qu’il ne vieillit pas contrairement à ses compagnons, parce qu’il est le dernier de son espèce, et parce que malgré lui il entraîne ses amis dans des aventures extrêmement dangereuses, tôt ou tard, le Docteur doit se séparer de ses compagnons. Ces moments là sont effroyables. Ces passages où il apparaît si seul et si impuissant sont durs, poignants, et immensément tristes. J’ai pleuré à plusieurs reprises devant Doctor Who, et je jure que jamais je n’aurais cru que ça pouvait m’arriver à ce point !

En parlant d’émotion, je voudrais d’ailleurs saluer la musique de Murray Gold de grande qualité, qui au moins jusqu’à la saison 4, accompagne parfaitement la série. J’adore notamment la BO de la saison 3 que je trouve très variée, le morceau Doomsday évidemment, le thème du Docteur, et le Vale Decem des Oods à la toute fin de la saison 4.

Le Docteur ne meurt pas, il se régénère (c'est-à-dire qu’il devient quelqu’un d’autre, qui est lui, mais pas tout à fait, oui je sais c’est drôlement clair). Ce qui veut dire qu’on a plusieurs acteurs pour ce personnage unique. Pour l’instant, la nouvelle série a connu trois acteurs (soit deux régénérations).

Pas d’inquiétude à avoir. Si ces trois acteurs montrent des aspects différents de la personnalité du docteur, c’est bien le même personnage. J’avais beaucoup d’appréhension au départ, mais finalement, j’ai plutôt bien vécu les régénérations. Et c’est quand même un coup de maître que de faire se poursuivre une série dont l’acteur principal change régulièrement.

J’avais adoré Christopher Eccleston (le neuvième docteur depuis le tout début de la série, on l’appelle donc Nine), mais comme ça fait un moment je n’ai pas vu cette partie de la série, je ne peux pas trop en parler, sinon dire qu’il était le plus vieux, le plus taciturne et le plus tourmenté des trois, et qu’il avait un accent du nord trop chouette. Mais je l’aimais énormément et je ne voulais surtout pas qu’il parte !

Ensuite, avec beaucoup d’appréhension (même si on ne me disait que du bien de David Tennant), j’ai vu arriver le dixième docteur, soit Ten. Immense David Tennant ! Avec ses costumes à fines rayures et ses trois paires de converses, Ten est extra. Drôle, fin, sévère, raisonnable, et terriblement humain. Je suis tombée sous le charme de David Tennant qui fait à présent partie de mes acteurs préférés. Quel talent ! Je suis admirative de la qualité et de la précision de son jeu. Sans compter l’émotion incroyable qu’il arrive à faire passer ! A noter que (d’après wikipédia) David Tennant aurait même voulu devenir acteur dans l’unique but de jouer un jour le Docteur. Je n’ai qu’une chose à dire : « Allons-y ! ».

En revanche, petite déception du côté de Matt Smith, que je trouve trop léger ou doux pour être le Docteur dans toute sa complexité. Mais c’est peut-être tout simplement parce que la direction scénaristique de la série est passée au même moment entre les mains de Steven Moffat qui, je trouve, insiste un peu moins (ou de façon trop subtile pour moi) que ne le faisait Russel T. Davies sur la psychologie du personnage, ou ses relations avec ses compagnons. Il me manque ces pauses bienvenues, en générale pleines d’émotion. Ceci étant, Matt Smith apporte un peu de sérénité et de fraîcheur au personnage et il paraît plus abordable que ses prédécesseurs. « Bow ties are cool ! ».

Comme je l’ai dit, le Docteur voyage toujours avec des compagnons. Comme le Docteur adore la Terre, ce sont généralement des humains qui l’accompagnent. Et pour la nouvelle série en tout cas, ce sont des jeunes femmes (il paraît que grâce à ça, la série a pu attirer beaucoup plus de femmes qu’auparavant). J’ai aimé toutes les compagnes du Docteur, toutes différentes les unes des autres, et avec lesquelles il entretient des relations toutes différentes (je ne vais parler ici que des trois premières, parce que je ne sais pas encore tout des autres compagnons, Amy, Rory ou même River !).

La première, c’est Rose Tyler, londonienne un peu paumée, que le Docteur vient sortir de son quotidien plutôt minable. Tous ceux qui ont vu Doctor Who vous le diront, Rose est mythique ! Mais chut, je n’en dit pas plus… Billie Piper qui interprète Rose a un style bien à elle, qui peut ne pas plaire à tout le monde, mais franchement on doit reconnaître que c’est une excellente actrice. Et moi, j’ai beaucoup aimé son personnage !

Après Rose, vient Martha. C’est sans doute la compagne dont je me sens la plus proche. C’est jusque-là la plus intellectuelle, et elle n’hésite pas à provoquer le Docteur pour le pousser à se confier à elle. J’ai beaucoup aimé la façon dont ses relations avec le Docteur sont écrites, peut-être de façon un peu moins évidente que celles qu’il entretenait avec Rose.

J’ai aimé Rose, aimé Martha, mais peut-être qu’à présent c’est la troisième compagne du Docteur qui a ma préférence : Donna Noble. Donna Noble n’a pas confiance en elle et se considère comme sans importance, elle est complètement tête-en-l’air et peut être carrément agaçante au départ tant elle semble survoltée. Mais sa rencontre avec le Docteur va complètement bouleverser son existence, et lui apporter confiance et sérénité. Donna Noble est peut-être la plus drôle et la plus sensible des compagnes du Docteur. « Oye ! » dit-elle pour rappeler le Docteur à l’ordre. Je suis vraiment fan du personnage de Donna. Et il faut dire que le duo Catherine Tate-David Tennant fonctionne du feu de Dieu !

Je me rends compte que j’ai beaucoup parlé des personnages. Peut-être faudrait-il que je dise un peu de quoi parle la série ? Vous l’aurez compris, beaucoup d’aventures et de voyages dans Doctor Who. En gros, il y a une histoire par épisode, ou pour deux épisodes. Chaque saison dure 13 épisodes d’environ 45-50 minutes (sans compter les épisodes spéciaux de Noël ou même Pâques, qui font partie intégrante des saisons. La saison 4 comporte au bout du compte 18 épisodes !). Et pour chaque saison, un fil conducteur plus ou moins visible, qui trouve son dénouement dans l’épisode final, la plupart du temps grandiose.

Dans chaque saison, il y en a pour tous les goûts. Certains épisodes se passent dans le passé, d’autres dans le futur, d’autre sur Terre aujourd’hui, mais ils font toujours intervenir diverses espèces venues de l’univers entier. Les épisodes sont parfois inégaux, mais ne sont jamais désagréables à regarder. Et il y a plein d’effets spéciaux qui ne sont pas aussi parfaits que ceux des blockbusters américains et donnent tout son charme à la série. Tout comme les créatures qu'on croise, dont certaines ont un petit côté rétro !

Pour ma part, les épisodes que j’aime le moins sont ceux qui se déroulent dans notre monde et à notre époque. En revanche, j’adore ceux de science-fiction pure qui se passent dans notre futur (par exemple Gridlock, que j’ai trouvé super original !) ou les huis-clos dans des vaisseaux en perdition.

Le Docteur ne peut pas se poser quelque part sans qu’il se produise des événements incongrus. Et il a aussi de nombreux ennemis, qui sont assez increvables il faut le dire. S’il fallait n’en retenir qu’un, il faudrait parler des Daleks. Les Daleks sont les ennemis de toujours du Docteur. Ce sont eux qui ont détruit les Seigneurs du Temps, et le Docteur éprouve envers eux une haine terrible.

Les Daleks ont une drôle de forme (un peu comme un gros dé à coudre avec des globes dorés et bombés dessus… description totalement effrayante je sais). Comme le Docteur, ils sont complètement mythiques (allez-voir sur wikipédia, vous verrez qu’outre-manche, il est courant que les hommes politiques traitent leurs adversaires de Daleks !). Les Daleks ne ressentent aucune émotion, sont extrêmement intelligents, et sont programmés pour détruire « Exterminate ! » toutes les formes de vie non Dalek. Ca fait toujours quelque chose de les voir apparaître à l’écran, car on a toujours droit à une confrontation spectaculaire avec le Docteur.

Je pense que j’arrive au bout, je ne peux pas en dire plus sans être plus précise et vous gâcher tout le plaisir, qui réside avant tout dans la découverte d’un univers extrêmement riche, très très complet (rien à rougir de toute la mythologie qui entoure Star Wars) et fascinant. Ce dont vous pouvez être certains, c’est que dans Doctor Who, il y a toujours des voyages dans des endroits nouveaux (ennivrant !), beaucoup de suspense, plein d’humour (un peu décalé parfois !), quelques épisodes vraiment effrayants… et toujours énormément d’émotion. Et même si j’émets quelques réserves vis-à-vis de la 5ème saison, j’attends d’avoir vu la suite pour me prononcer.

11 commentaires:

  1. Excellente présentation Annwvynn. J'avais commencé à regarder la série il y a longtemps, mais après, j'avais arrêté pour je ne sais plus quelle raison. Le manque de temps je crois... Mais j'avais bien accroché. Il faudrait que je m'y remette... quand j'aurais un moment, lol.

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    1. Merci April ! Oui, ça vaut vraiment le coup d'aller jusqu'au bout (au moins de l'ère Tennant). Et peut-être que tu pourras être à jour avant le début de la diffusion de la saison 7 ? Tu te souviens où tu t'étais arrêtée ?

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  2. J'en avais déjà (beaucoup) entendu parler, sans que cela me donne franchement envie de voir cette série... Mais là, ton article m'intrigue, je crois que je vais m'y mettre ! Pas sûr que ce soit mon genre, par contre...

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    1. Bonjour Minyu ! C'est vrai que Doctor Who est une série à forte personnalité, et j'ai vraiment dû m'accrocher au moins jusqu'aux deux tiers de la première saison. J'ai vraiment essayé de mettre de côté mes appréhensions et progressivement, en voyant l'univers se complexifier (et avec l'arrivée de David Tennant, dont on sens que c'est un acteur de théâtre -il est sociétaire de la Royal Shakespeare Company), j'ai été convaincue ! Après, si vraiment tu n'aimes pas la science fiction, ça sera peut être un peu difficile. Mais rien ne t'empêche d'essayer !

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  3. Ça y est, j'ai tout lu ! Et c'était instructif ! Il faut que je continue la saison 3.

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    1. Merci bien, M'sieur ! J'espère que vous aurez trouvé que mon portrait du Docteur est ressemblant, j'ai eu du mal à croquer ce grand personnage. Bonne chance avec Napo !

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    2. Ah, Napo 3, c'est bien lui !(j'ignorais que le connaissais, mais tu as raison) Mais pas de soucis, je n'aurai aucun mal à croquer ce petit personnage !

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  4. Je suis quand à moi, une grande fan de Doctor Who (je suis abonnée au Doctor Who Magazine pour tout dire). Je ne suis pas totalement d'accord avec tout concernant les personnages et notamment Eleven. Tu verras dans la saison 6 que le personnage le plus sombre, c'est lui. Je pense que tu vas adorer le personnage de River Song et Rory va arriver aussi dans ton top 3. Pour le personnage d'Amy, ça dépend. Personnellement, je l'adore mais je sais que certaines personnes ne peuvent pas la voir même en peinture. J'ai hâte d'arriver à la saison 7 pour découvrir la nouvelle compagne (plus que 6 mois avant de la voir à l'oeuvre).

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    1. En fait, depuis que j'ai écrit mon article, j'ai pu finir la saison 6, et j'attends maintenant la saison 7 avec impatience !

      J'ai nettement préféré la saison 6 à la 5. Je me suis un peu plus attachée aux personnages, et surtout j'ai beaucoup plus accroché aux intrigues (les silents sont vraiment fascinants !)

      J'aime Aimy-Rory ensemble, et River, et j'aime énormément Eleven. Mais je n'en démords pas, je ne parviens pas à saisir le côté sombre d'Eleven autant que celui de Ten. :) Et je trouve que la série a perdu un peu de son caractère "rétro" avec Moffat.

      Mais ça ne m'empêche pas d'adorer Eleven ! Et à la toute fin de l'épisode de Noël, j'ai trouvé la dernière scène drôlement émouvante (même si j'ai mis beaucoup plus de temps à m'habituer à lui qu'à Ten). Tout est une question de sensibilités, je suppose ! :D

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    2. On en parlait avec quelqu'un l'autre jour concernant la part sombre d'Eleven. Comme tu le dis dans ton article, Ten est presque trop humain alors qu'avec Eleven, on voit bien qu'il n'en ai pas un et on comprend mieux comment il a pu décider de tuer toute son espèce. Comme le dit si bien River "He'll rise higher than never before and then fall so much further".

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    3. Oui, vu comme ça, je suis tout à fait d'accord ! Eleven est au bout du compte plus sombre, car moins humain. Dit comme cela, je partage tout à fait ton avis !

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