dimanche 27 juin 2010

→ IL ÉTAIT UNE FOIS DANS LE NORD - PHILIP PULLMAN

Il était une fois dans le Nord est un petit livre qui a beaucoup de charme, et qu’on peut facilement lire en moins de deux heures (il atteint à peine les cent pages). Il s’adresse à tous les lecteurs qui auront été conquis par A la croisée des mondes, brillante trilogie fantastique écrite par le remarquable Philip Pullman (aussi écrivain de la très bonne série des Sally Lockhart). A tous les autres, je ne conseillerais pas ce petit ouvrage.

Un petit mot en passant. A ceux qui n’ont pas lu la trilogie. Il faut lire A la croisée des mondes! Je tiens à le préciser : c’est aussi bien pour les jeunes que pour les adultes. Chacun y voit des choses différentes, c’est une trilogie très riche et de très très grande qualité (et qu’on ne peut pas comparer avec Harry Potter, s’il vous plaît). Mais je ne vais pas m’étaler là-dessus, j’aurais des pages et des pages à écrire pour vous communiquer mon amour de cette œuvre.

Il était une fois dans le Nord raconte comment l’aéronaute Lee Scoresby a rencontré pour la première fois l’ours en armure Iorek Byrnison. Le texan Lee n’a que 24 ans et vient de gagner son ballon lors d’un pari. C’est un jeune aventurier insouciant, parfois impulsif et qui a très bon cœur. Il conduit son ballon-cargo sans se poser de questions, même si le manuel dont il suit les conseils a perdu la moitié de ses pages … c'est-à-dire les pages expliquant comment atterrir !

Lee ne fait qu’un, bien sûr, avec son daemon Hester, dont j’ai toujours aimé le sens critique et le caractère un peu moqueur.

L’histoire se déroule en un peu plus d’une journée, dans le port de Novy Odense, perdu dans le grand nord sur les rives de la mer Blanche. Encore une fois, Pullman envoute le lecteur. Dès les premières phrases, on est plongé dans l’ambiance inquiétante, glacée, sombre, venteuse de cette petite ville. On sent presque le poisson et l’air marin.

Notre aéronaute, à peine arrivé, se trouve plongé dans cette atmosphère oppressante, et menace de se faire embaucher par le futur maire de la ville, qui en plus de faire une campagne anti-ours active, profite des services de sécurité de la grande société de Larsen Manganèse (les sociétés privées remplacent peu à peu la loi, dont le Bureau des Douanes et Recettes est le garant) et emploie des tueurs à gages pour le moins efficaces.

Vous l’aurez compris, j’ai été conquise par l’ambiance. C’est un rappel agréable de A la croisée des mondes, dont la fin en a sans doute frustré plus d’un. Pourtant, j’ai été un peu déçue. Il était une fois dans le Nord n’a pas répondu tout à fait à mes attentes.

Hormis le fait que ce petit livre soit bien sympathique (les documents qui sont annexés au livre -deux lettres de notre Lyra qui tente de trouver un sujet pour son mémoire de maîtrise, un extrait du manuel de Scoresby- et les nombreuses gravures, donnent un certain charme à l’ouvrage), ou que les personnages et le décor soient très bien croqués en à peine quelques mots, il n’apporte pas ce qu’on est en droit d’attendre.

A part une brève aventure sur un port (une histoire de cargaison qu’il faut sortir d’un entrepôt), et un contexte politique qui a des consonances actuelles, l’histoire n’apporte que trop peu de choses. On voit beaucoup Scoresby certes, et c’est agréable de voir comment il fait l’acquisition de sa chère carabine Winchester, et de lire comment Hester comprend qu’il est un lièvre de l’Arctique … mais on entrevoit à peine Iorek.

Quel dommage ! C’est une première rencontre bien trop brève pour qu’on puisse y voir l’amitié qui les liera l’un à l’autre. Le récit est sans doute trop court. Peut être aurait il été possible de détailler un peu plus la découverte de Iorek et des ours par Scoresby. Le récit aurait été plus riche, plus touchant et plus enthousiasmant aussi.

Malgré tout, je dirais que les fans des Royaumes du Nord ne doivent quand même pas hésiter à lire ce petit livre. Il a son charme, on retrouve la plume unique de Pullman et on a droit à une scène inédite avec nos deux héros. Même si pour moi, on est passé à côté de quelque chose, ça m’a fait bien plaisir de retrouver cette ambiance géniale : chacun son daemon (qu'est ce que j'aimerais en avoir un !), les lampes ambariques, le grand nord …

2 commentaires:

  1. Ohhh il faut qu je lise ce livre! J'ignorais que Pullman avait des vélléités de replonger dans ses histoires de daemons!

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  2. Je crois qu'il n'arrive pas à sortir de son univers !

    A ce propos, j'ai trouvé quelques infos sur wikipédia. Apparemment, Pullman a aussi écrit "Lyra et les oiseaux" (qui est un livre de collection, qui regroupe des éléments touchant aux différents personnages de A la croisée des mondes)... et voilà 4 ans qu'il travaille à un "gros gros livre" (comme il le dit lui même), qui sera une nouvelle aventure de Lyra (à 16 ans) et qui s'appelera "The book of dust" (le livre de la poussière). J'ai hâte !

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