dimanche 23 janvier 2011

→ ARRIETTY - HIROMASA YONEBAYASHI

Me voici de retour pour vous parler du nouveau film du studio Ghibli Arrietty le petit monde des chapardeurs. Ce très joli film a été réalisé par Hiromasa Yonebayashi, avec la participation au scénario du célèbre Hayao Miyazaki.

Certains se souviendront peut être que le dernier Pixar Toy Story 3, rendait hommage au studio Ghibli en introduisant parmi les jouets la peluche de Totoro. Et bien, après avoir vu Arrietty, j’ai moi aussi envie de dire que le studio Ghibli est vraiment à placer à part ! A noter en passant que l’équipe de Miyazaki est une des rares au monde à encore travailler sur le dessin animé traditionnel, et qu’il faut donc la soutenir.

L’histoire est celle de la toute petite Arrietty, qui mène une vie paisible et secrète auprès de ses parents, sous les fondations d’une vieille demeure japonaise, nichée au creux d’un immense jardin. Arrietty et ses parents sont des chapardeurs : ils vivent grâce aux humains, en leur prenant ce dont ils ont besoin, et ce en si petite quantité que les humains ne peuvent pas se rendre compte de leur présence.

L’arrivée de Sho, jeune garçon doux et calme qui vient trouver du repos dans la vieille maison de sa tante, va bouleverser ce bel équilibre. Sho commence par apercevoir Arrietty. Puis il lui écrit. Alors il souhaite lui parler, la voir… La règle est claire : quand les chapardeurs sont vus par les humains, leur vie est menacée. Arrietty, malgré la protection que lui apporte Sho, doit déménager et quitter l’endroit où elle a toujours vécu.

Arrietty n’est pas aussi déroutant que Le Voyage de Chihiro. J’entends par là qu’on comprend ce qui se passe sans avoir à se poser de questions... et je dois dire que ça ne m'a pas dérangée ! (Bon, c'est peut être parce que je connais vraiment peu la culture traditionnelle japonaise.) L’existence des chapardeurs mise à part, il n’y a pas de surnaturel, ou d’événements inexplicables. Arrietty n’est pas non plus aussi romanesque que Le Château Ambulant (pour l’instant, mon préféré du studio), ou aussi enfantin que Totoro. C’est en fait un dessin animé tout simple, sans prétention, juste poétique.

Du début à la fin, les images sont magnifiques, que ce soit le jardin, les détails de la maison d’Arrietty (et sa très jolie chambre), les reflets sur les gouttes de rosée, ou les rayons du soleil. Il y a beaucoup de silence ou de musique (omniprésente, mais j'ai bien aimé, même si Hisaichi m'a forcément manqué !) dans le film, pour mieux nous laisser nous imprégner de l’atmosphère et de la beauté du décor. (A ce propos, il a été très difficile pour moi de choisir quelles images allaient illustrer mon billet).

La rencontre entre Sho et Arrietty est magique. Il s’établit entre ces deux personnages une très belle relation d’amitié. Sho est humain, donc grand, mais malade ; Arrietty est vive et enthousiaste, mais bien fragile. Ces deux êtres apprennent doucement à se comprendre et à se respecter. Certains passages dans lesquels ils se rencontrent sont très beaux : l’ombre d’Arrietty qui se devine sur une feuille, Sho qui la prend dans sa main…

Il y a aussi des passages amusants dans Arrietty. La méchante grand-mère qui se débarrasse du corbeau, c’est franchement drôle. L’arrivée de Spiller, elle, est très touchante (Spiller est un drôle de chapardeur, un peu sauvage !).

Mais le film donne surtout l’impression que le monde dans lequel nous vivons est merveilleux. Lorsqu’Arrietty par exemple découvre le travail de chapardeur, la vieille maison, immense et sombre, nous apparaît comme un lieu magique et fascinant. Les objets atteignent d’étonnantes proportions. Une aiguille à coudre devient une épée, un meuble de cuisine une immense falaise. Quant à la maison de poupée, elle est magnifique.

Au bout du compte, Arrietty le petit monde des chapardeurs (quel titre !) est un film apaisant et poétique. Il invite au calme et au repos. J’en suis sortie enchantée, sereine, émue aussi parce que la fin n’est peut être pas celle qu’on aurait souhaitée. Il n’y a peut être pas de message particulier dans Arrietty, mais il y a un appel muet à la tolérance et au respect, et un encouragement à ouvrir les yeux pour voir la beauté du monde qui nous entoure. C’est un film très beau et plein de charme et de poésie.

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